De 2015 à 2019, dans le secteur des prêts hypothécaires au Canada, le segment des prêteurs non traditionnels est celui qui a connu la plus forte croissance. Nous explorons le segment des prêteurs non traditionnels dans une série d’articles afin de mieux comprendre les risques potentiels.
Le premier article de cette série porte sur les stratégies de sortie efficaces.
Info-éclair :
- La majorité des emprunteurs hypothécaires non traditionnels (72 %) ont appliqué une stratégie de sortie efficace en 2020. Ils ont donc été en mesure d’obtenir un prêt auprès d’un prêteur traditionnel au terme de leur prêt non traditionnel (64 %) ou de vendre leur propriété sans que le prêt tombe en souffrance ou que la propriété soit saisie (8,5 %). Cette proportion est demeurée stable en 2021.
- Les propriétés prises en sûreté par les prêteurs non traditionnels ont représenté 80 % des saisies en Ontario.
- Les saisies ont beaucoup diminué en 2020 (elles sont passées de 63 en 2019 à 23 en 2020). Leur baisse s’explique probablement par des mesures d’allègement hypothécaire et de confinement, qui ont mis certaines activités en suspens.
De 2015 à 2020, les prêteurs non traditionnels représentent le segment qui a connu la plus forte croissance dans le secteur canadien. Voici quelques facteurs qui ont mené à cette demande :
- l’accroissement de la demande;
- la hausse du prix des logements;
- la faiblesse des taux d’intérêt.
Le portefeuille des prêteurs non traditionnels est passé d’environ 9 milliards de dollars en 2015 à 15 milliards de dollars en 2020.
Sa croissance a beaucoup ralenti pendant la pandémie de COVID-19. En effet, compte tenu de l’évolution rapide des conditions du marché, de nombreux investisseurs ont demandé des rachats1.
La croissance soutenue des prêts non traditionnels avant la pandémie et leurs pratiques de souscription non traditionnelles ont soulevé des questions quant au risque d’introduire de nouvelles vulnérabilités dans le système de financement de l’habitation. Cette situation est particulièrement préoccupante dans les régions où les prêteurs non traditionnels ont une importante part de marché, comme l’Ontario (figure 1).