Aled ab Iorwerth
Économiste en chef adjoint
En tant qu'économiste en chef adjoint, Aled ab Iorwerth fait partie d'une équipe d'économistes et de chercheurs dans le domaine du logement qui s'efforcent d’améliorer notre compréhension, au Canada, des facteurs favorables et défavorables sur les marchés de l’habitation et de leur incidence sur l’abordabilité. Aled est aussi membre d'une équipe nationale diversifiée de chercheurs et d'analystes qui étudient les obstacles à l'offre de logements et les solutions possibles.
L’endettement au Canada, le plus élevé des pays du G7, est constitué à 75 % de prêts hypothécaires
Les économies du monde entier ont connu des années difficiles récemment : pandémie mondiale, poussée d’inflation, perturbation des chaînes d’approvisionnement, guerre en Europe et préoccupations constantes au sujet de la stabilité financière mondiale. L’économie canadienne a tenu le coup aussi bien que les autres économies, sinon mieux.
Malheureusement, le très haut niveau d’endettement des ménages au Canada, le plus élevé des pays du G7, rend l’économie vulnérable en cas de crise économique mondiale.
Contracter une dette n'est pas toujours une mauvaise chose. Emprunter permet par exemple aux ménages d’acheter des biens coûteux, comme une voiture ou une maison, ou de faire face à une baisse temporaire de leur revenu. Le système financier offre toutes sortes de produits qui facilitent l’achat par les ménages d’articles très dispendieux en répartissant les paiements dans le temps.
Les dettes s’accompagnent toutefois de risques non négligeables. Le fardeau du service de la dette ne disparaît pas lorsque les gens perdent leur emploi; il perdure jusqu’à ce que la dette soit remboursée. Il s’agit d’un grave problème lorsque les pertes d’emplois sont généralisées dans l’économie en raison d’un ralentissement économique mondial. Faute de revenu, les gens sont alors incapables de rembourser leurs dettes. Lorsque de nombreux ménages sont lourdement endettés dans une économie, la situation peut rapidement se détériorer, comme ce fut le cas aux États-Unis en 2007 et en 2008.
Augmentation de la dette des ménages canadiens : le fardeau est lourd pour les ménages dont les taux d’intérêt sont élevés
L’endettement des ménages au Canada a augmenté inexorablement. Au moment de la récession en 2008, il se situait à environ 80 % de la valeur de l’économie, et à 95 % en 2010. En 2021, l'endettement a dépassé la valeur de l'économie.
En revanche, la dette des ménages aux États-Unis est passée de 100 % du PIB (Produit intérieur brut) en 2008 à environ 75 % en 2021. Ainsi, pendant que les ménages américains prenaient des mesures pour réduire leur dette, la population canadienne s'est endettée davantage. Et la dette des ménages continuera probablement d’augmenter au Canada à moins de résoudre le problème de l’abordabilité sur le marché de l’habitation.
Le graphique ci-dessous présente les chiffres sur la dette des ménages et leur variation pour certains pays. La dette a augmenté dans les pays qui se trouvent à droite du graphique et a diminué dans les pays qui se trouvent à gauche. L’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada ont vu la dette des ménages s'alourdir alors qu’elle se trouvait déjà à des niveaux élevés.