Cette étude explore les répercussions des déplacements en raison des changements climatiques sur les résidents à la suite des débordements du fleuve Wolastoq au Nouveau-Brunswick en 2018 et 2019. Les recherches de l’équipe ont révélé que les débordements ont aggravé l’insécurité en matière de logement pour les personnes déjà vulnérables sur les plans social et économique, dont bon nombre font face au racisme, au colonialisme et au sexisme.
Cette étude nous aide à mieux comprendre les besoins en matière de logement des groupes à faible revenu et d’autres groupes défavorisés à la suite de dommages ou de pertes de logements. Elle propose des politiques fondées sur des données probantes pour garantir le droit fondamental au logement des personnes déplacées par les changements climatiques.
Le Canada étant confronté à une augmentation de la fréquence des inondations, des incendies et des tempêtes violentes, ces connaissances sont essentielles pour améliorer la stabilité du logement et la résilience face au climat.
3 Constatations clés
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Nous avons besoin de politiques nationales unifiées pour nous attaquer aux dommages et aux pertes de logements attribuables aux catastrophes climatiques.
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Les politiques relatives à la perte et au délabrement des logements doivent offrir un soutien équitable aux ménages à faible revenu et aux autres groupes défavorisés.
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La connaissance du territoire qu’ont les peuples autochtones fournit des renseignements essentiels pour éclairer la politique en matière de logement et de climat et l’aménagement de collectivités et de logements résistants au climat.
Étendue du projet et résultats attendus
Consulter les personnes qui ont subi des dommages et des pertes de logement
L’équipe de recherche a étudié les répercussions des débordements de 2018 et de 2019 du fleuve Wolastoq. Dans le cadre de groupes de discussion et d’entrevues individuelles, elle a découvert que les dommages et les pertes de logements sont dévastateurs pour tous les survivants. Cependant, les personnes défavorisées sur le plan socioéconomique ont été touchées de façon disproportionnée.
L’équipe de recherche a également découvert que la politique sociale n’a pas permis de remédier aux disparités socioéconomiques dans l’aide offerte aux ménages en cas de sinistre. Les ménages qui n’avaient pas accès à des fonds pour réparer les dommages et se préparer à de futures inondations ont eu de la difficulté à récupérer leur logement. Les participants à l’étude les plus vulnérables se sont donc retrouvés en situation de précarité de logement et d’itinérance.
Approfondir les connaissances sur les déplacements en raison des changements climatiques
L’équipe de recherche s’appuiera sur son travail antérieur pour garantir une meilleure adoption de ses recommandations stratégiques à l’échelle nationale. Pour ce faire, elle :
- consultera des personnes ayant vécu des dommages et des pertes de logement en raison de catastrophes climatiques dans le cadre de quatre groupes de discussion virtuels régionaux au Nouveau-Brunswick, en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta;
- présentera un atelier virtuel interactif et un résumé infographique des recommandations stratégiques aux associations nationales qui offrent des secours en cas de sinistre, comme la Croix-Rouge, et aux groupes qui orientent la politique de logement, comme la Communauté d’experts en logement;
- élaborera et présentera un exposé de politique et un rapport sommaire des recommandations. Cela favorisera des solutions actualisées et fondées sur des données probantes pour répondre aux dommages et aux pertes de logements. L’équipe rédigera un exposé de politique et un rapport sommaire pour les ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de l’atténuation des sinistres, de l’adaptation au climat et du logement. L’équipe préconisera des politiques nationales et régionales qui répondent aux dommages et aux pertes de logements. L’efficacité de la mise en œuvre des politiques sera évaluée au moyen d’un sondage auprès des décideurs après chaque réunion.
Connaissances autochtones – renseignements essentiels
L’équipe élargira également la portée de ses recherches afin d’inclure les connaissances autochtones dans la gestion des catastrophes climatiques et des dommages et des pertes de logements. Les débordements du Wolastok en 2018 et 2019 ont eu des répercussions importantes sur les Autochtones, qui ont un lien historique avec ce fleuve. Par exemple, dans le cadre d’entrevues avec des intervenants clés, l’équipe a appris que de nombreux Autochtones ont utilisé leur connaissance du territoire pour éviter de vivre dans des zones vulnérables aux inondations.
L’équipe explorera des moyens d’établir des partenariats qui valorisent le savoir autochtone sur le logement et les changements climatiques. L’équipe de recherche réalisera les activités suivantes :
- une analyse documentaire des consultations des Autochtones en matière de politiques;
- une recherche des occasions de communiquer les résultats aux aînés autochtones;
- une collecte de commentaires sur les partenariats avec les peuples et les groupes autochtones pour la recherche sur le logement et les changements climatiques.
Répercussions disproportionnées des dommages et des pertes en raison de catastrophes climatiques
Les catastrophes climatiques forcent souvent les gens à se reloger. Cette situation touche de façon disproportionnée les personnes et les collectivités défavorisées.
Les groupes défavorisés sont :
- plus fréquemment exposés aux menaces climatiques;
- plus vulnérables aux dommages causés par les changements climatiques;
- moins capables de s’adapter et de se remettre des dommages.
Les personnes qui ont quitté leur logement avaient un accès limité aux fonds pour les réparations ou l’atténuation des inondations. Elles ont également subi un stress en raison l’inquiétude que suscite la possibilité de sinistres répétés. Elles ont connu :
- des contraintes financières;
- l’instabilité du logement ou l’itinérance;
- une diminution du bien-être.
L’étude a révélé que les personnes à faible revenu n’ont pas accès à des fonds pour attendre que les remboursements gouvernementaux couvrent la différence entre les aides et les coûts de construction. Cette situation entraîne une augmentation de l’insécurité en matière de logement et une vulnérabilité financière.
Un secours en cas de sinistre qui ne laisse personne pour compte
Les groupes suivants sont touchés de façon disproportionnée par les catastrophes climatiques :
- les personnes vivant dans la pauvreté;
- les personnes âgées;
- les nouveaux arrivants;
- les femmes;
- les jeunes;
- les personnes ayant des problèmes de santé physique ou mentale.
Les politiques relatives à la perte et au délabrement des logements doivent prévoir des mesures d’aide équitables pour les ménages à faible revenu et les autres groupes défavorisés, notamment :
- fournir un accès facile aux ménages ayant besoin de réparations;
- intégrer des mesures d’atténuation à la construction pour éviter les dommages futurs après un sinistre.
Cette étude souligne la nécessité d’une aide équitable et efficace en cas de sinistre et présente les recommandations suivantes :
- Promouvoir l’équité dans l’utilisation des services de soutien en cas de sinistre pour veiller à ce que les personnes ayant accès à moins de fonds ne se retrouvent pas en situation de logement précaire ou d’itinérance.
- Fournir des soins de santé mentale aux personnes déplacées de leur domicile et de leur collectivité.
- S’aligner sur les pratiques exemplaires pour garantir l’accès à des logements stables et de qualité convenable.
- Soutenir les ménages pour s’assurer que leurs droits de la personne en matière de logement et de choix du logement sont respectés.
Programme : Prix d’excellence en recherche sur le logement de la SCHL
Flux d’activités : Médaille de la présidence de la SCHL pour la recherche exceptionnelle sur le logement
Titre de la recherche : Changements climatiques et perte de logements : enquête sur les déplacements résidentiels, les dommages aux logements et les vulnérabilités associées aux débordements du fleuve Wolastoq au Nouveau-Brunswick en 2018 et 2019
Chercheuse principale : Julia Woodhall-Melnik, Ph. D., Université du Nouveau-Brunswick
Coordonnatrice du projet : Julia Woodhall-Melnik, Ph. D., Université du Nouveau-Brunswick
Comité de recherche :
- Cassandra Monette, Université du Nouveau-Brunswick
- Emily Nombro, Université du Nouveau-Brunswick
- Rachel Bryant, Mi’kmaq-Wolastoqey Centre, Université du Nouveau-Brunswick
- Institut de prévention des sinistres catastrophiques et Marine Environmental Observation, Prediction and Response