Les services de logements locatifs à court terme comme Airbnb ont perturbé les marchés de l’habitation partout au Canada et dans le monde. Leur popularité a fait en sorte que des appartements et des maisons ont été convertis de la location traditionnelle à long terme en logements locatifs à court terme. Bien que cette situation fasse de leur réglementation une priorité pour les villes, il existe peu de données sur leur effet sur les logements locatifs au Canada.
Le projet The Impact of Short-term Rentals on Canadian Housing (les effets de la location à court terme sur le logement au Canada) vise à recueillir des données et à fournir une analyse sur cette question. Il utilise des méthodes novatrices de collecte et d’analyse de données pour examiner l’incidence des logements locatifs à court terme sur le logement au Canada. Les résultats constituent une base solide pour la discussion sur les logements locatifs à court terme et les efforts pour les réglementer. Le professeur David Wachsmuth de l’Université McGill a dirigé cette étude.
Le projet portant sur les effets de la location à court terme a reçu la Médaille du président de la SCHL 2020 pour la recherche exceptionnelle sur le logement.
Caractéristiques novatrices
-
✔
Les logements locatifs à court terme ont été une cause majeure de la financiarisation du logement au Canada, car ils génèrent des revenus en dehors du cadre de la location traditionnelle.
-
✔
La majeure partie des logements locatifs à court terme est détenue par d’importants exploitants commerciaux, et non par des particuliers.
-
✔
Les incitatifs financiers liés aux logements locatifs à court terme exercent des pressions sur le marché de l’habitation, de sorte que les logements locatifs à long terme sont convertis en logements locatifs à court terme.
Étendue du projet et résultats attendus
Depuis plusieurs années, les groupes communautaires, les défenseurs du logement et les villes du Canada s’inquiètent des logements locatifs à court terme. Bien qu’il existe des données sur les aspects commerciaux et touristiques des logements locatifs à court terme, peu tiennent compte de leur incidence sur le logement. Ainsi, son effet sur une personne souhaitant louer une habitation n’était pas bien défini.
Le projet portant sur les effets de la location à court terme sur le logement au Canada fournit des données sur l’effet des logements locatifs à court terme sur le marché locatif. Il utilise des méthodes de collecte et d’analyse de données de pointe pour nous fournir des connaissances sur les logements locatifs à court terme au Canada. L’objectif est de fournir une base de données probantes et d’analyses pour les discussions et la création de politiques concernant les logements locatifs à court terme.
Collecte traditionnelle de données et technologie avancée
Le projet portant sur les effets de la location à court terme combine la collecte traditionnelle de données, comme le recensement, avec la technologie avancée. Cela inclut une base de données avec littéralement des milliards d’entrées sur les logements locatifs à court terme dans le monde entier. L’intelligence artificielle et l’apprentissage machine permettent d’examiner ces données pour mieux comprendre les logements locatifs à court terme.
Le professeur Wachsmuth et son équipe ont créé une solide infrastructure de collecte de données. Cela leur permet de produire des données fiables et cohérentes sur l’effet des logements locatifs à court terme sur le logement au Canada. Les méthodes de recherche ont été rendues publiques à des fins d’examen et à l’intention d’autres chercheurs.
Environ 31 000 logements ont été retirés du marché locatif à long terme
Le projet portant sur les effets de la location à court terme a permis de faire un certain nombre de découvertes remarquables. On a constaté que les logements locatifs à court terme au Canada sont principalement gérés par d’importants exploitants commerciaux, et non par des particuliers. Ces exploitants peuvent louer de nombreux logements à des prix inférieurs à ceux des particuliers, ce qui leur permet de réaliser des profits en raison du volume et non des prix élevés. On a également constaté que les logements locatifs à court terme gagnent plus rapidement du terrain dans les régions rurales et les petites villes.
Environ 31 000 logements ont été retirés du marché locatif à long terme au Canada à cause des logements locatifs à court terme. Ce nombre est comparable à tous les logements locatifs vacants et disponibles à certains endroits. Les logements locatifs à court terme ne sont pas répartis également dans les villes. Ils sont souvent concentrés dans des quartiers qui sont bien desservis par le transport en commun et les commodités du centre-ville. Toutefois, leurs effets sur le marché locatif peuvent se faire sentir partout dans la ville.
Aider les villes à élaborer des politiques sur les logements locatifs à court terme
Le professeur Wachsmuth et son équipe aimeraient utiliser leurs connaissances pour aider les villes à élaborer des politiques concernant les logements locatifs à court terme. Les données produites par leurs recherches contribueront également à ancrer les débats politiques dans les faits et à orienter les discussions politiques futures.
La nature hautement médiatisée des logements locatifs à court terme a incité des fonctionnaires du monde entier à s’adresser au professeur Wachsmuth au sujet de ses recherches. Il s’est entretenu avec eux sur les implications de ses recherches et sur ce que cela pourrait signifier pour eux. Ces conversations se poursuivront certainement à mesure que la recherche permettra de recueillir plus de données et de mieux comprendre les logements locatifs à court terme.
Équipe du projet : Professeur David Wachsmuth, Canada Research Chair in Urban Governance, Université McGill
Emplacement : Montréal (Québec)
Pour en savoir plus :
Communiquez avec la SCHL à innovation-research@cmhc.ca pour en savoir plus sur ce projet de recherche primé.
Consultez notre Centre du savoir pour obtenir d’importantes mises à jour sur les progrès de cette recherche.