Bon nombre des quelque 8 800 Canadiens qui sortent des pénitenciers fédéraux chaque année font face à une question immédiate et critique : où vais-je vivre? Pour les personnes libérées de prison, il peut s’avérer difficile de trouver un logement. Elles font face à de nombreux obstacles, notamment la pauvreté, la discrimination et la marginalisation. Bon nombre d’entre elles risquent donc de se retrouver sans abri ou de vivre dans un logement précaire.
Le laboratoire de solutions De la prison à l’itinérance : Mettre fin à une trajectoire périlleuse permettra d’examiner des moyens de relever ces défis. Il vise à cerner des façons d’accroître la disponibilité de logements convenables pour les Canadiens qui sortent du système carcéral. Il permettra également de trouver des moyens d’offrir de la formation professionnelle à ces personnes afin d’accroître leurs chances de trouver un emploi valorisant. De plus, il aidera à remédier à la pénurie de travailleurs qualifiés du logement et à briser le cycle de l’incarcération et de l’itinérance chez les personnes libérées de prison.
3 Objectifs clés
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Consulter les personnes ayant des démêlés avec la justice, les fournisseurs de services et les autorités correctionnelles fédérales pour mieux comprendre le problème.
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Explorer les possibilités et les innovations pour repenser les parcours vers des logements accessibles et abordables pour les Canadiens qui sortent de prison.
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Trouver des moyens pour que les personnes ayant des démêlés avec la justice puissent acquérir des compétences professionnelles améliorant leurs chances d’occuper des emplois valorisants.
Étendue du projet et résultats attendus
La relation entre l’itinérance et l’incarcération
La recherche a montré qu’il existe une relation bidirectionnelle entre l’itinérance et l’incarcération. L’itinérance augmente la probabilité d’une incarcération future, et l’incarcération augmente la probabilité de l’itinérance. Les maisons de transition, les logements subventionnés, les logements avec services de soutien et les logements du secteur privé sont les principales options de logement pour les personnes libérées, mais elles comportent des limites. Les maisons de transition sont réservées aux personnes en libération conditionnelle, et l’accès aux logements subventionnés et aux logements avec services de soutien est limité.
La plupart des personnes libérées de prison se dirigent vers des logements du secteur privé, mais elles font face à un certain nombre d’obstacles. Pensons notamment à la discrimination en raison de leur casier judiciaire, des besoins sociaux et médicaux multiples et complexes en plus de mauvais antécédents de location. Ils n’ont pas toujours les pièces d’identité appropriées. Les besoins sont particulièrement criants chez les Autochtones. Ils font face à la crise du logement dans les réserves ou sont carrément exclus des réserves en raison de leur casier judiciaire.
Le laboratoire de solutions De la prison à l’itinérance : Mettre fin à une trajectoire périlleuse permettra de créer une conception collaborative axée sur la personne afin de régler le problème. Son objectif est de repenser les moyens d’obtenir un logement abordable et un emploi pour les Canadiens qui sortent d’une prison fédérale. La principale prémisse du laboratoire est que toute la collectivité en profite lorsque les personnes libérées de prison ont un logement stable et sûr ainsi que des compétences recherchées.
Séances et ateliers collaboratifs
Le processus du laboratoire s’articule autour d’une série de séances et d’ateliers collaboratifs. Ils réuniront des ministères, des organismes sans but lucratif et à but lucratif, des philanthropes et des personnes ayant une expérience vécue. Les idées seront élaborées, remises en question, mises à l’essai et peaufinées conjointement pour deux régions : Kingston et Edmonton. Ces régions ont été sélectionnées en fonction de leur proximité des installations fédérales et de l’état de préparation des intervenants de ces administrations.
- La phase de définition comprendra une réunion de lancement avec les partenaires du laboratoire pour confirmer l’engagement, le financement, la responsabilisation et la compréhension du projet. On y élaborera des ententes de partenariat, la structure de gouvernance du laboratoire et une stratégie de mobilisation. Les participants au laboratoire seront identifiés et mobilisés.
- La phase de découverte comprendra une série d’entrevues avec des partenaires, des intervenants clés et des personnes ayant une expérience vécue. Elle comprendra une analyse documentaire, un sondage sur les pratiques exemplaires et l’élaboration de cartes des intervenants et des systèmes. Des portraits de l’expérience client seront créés avec des personnes ayant une expérience vécue du système carcéral. Une série de balados intitulée Voices Inside & Out sera produite.
- La phase d’idéation et d’élaboration conjointe comprendra des séances de découverte du système et d’idéation à Kingston et à Edmonton. Ces séances permettront d’élaborer de nouvelles idées sur ce qui est nécessaire et de clarifier différents points de vue et opinions. On y déterminera également un large éventail de solutions possibles. D’autres recherches permettront de recueillir des données sur les idées les plus viables.
- La phase de prototypage et de mise à l’essai vise à évaluer les solutions pour réduire au minimum les risques et aidera à démontrer la validation de principe. Une séance de prototypage sera organisée virtuellement, et un rapport sommaire des solutions sera créé et distribué après la séance. Les webinaires permettront à d’autres intervenants de formuler des commentaires sur les solutions.
- La phase de la feuille de route vise à décrire comment les solutions peuvent être développées et mises à l’échelle pour chaque emplacement. Le comité directeur du laboratoire examinera la feuille de route, discutera des prochaines étapes et finalisera les activités de communication. Des documents de communication seront préparés à l’intention des participants aux laboratoires et des partenaires.
Atteindre un vaste public
Le partage des connaissances tirées du laboratoire est une partie essentielle du processus. Un éventail de produits différents seront créés dans le cadre du laboratoire. Il est notamment question de la feuille de route, d’une analyse documentaire, des données et des analyses de recherche, des rapports de laboratoire, des validations de principe et plus encore. Le balado Voices Inside & Out présentera des entrevues avec des personnes ayant eu des démêlés avec la justice au sujet de leur parcours de réintégration et de leurs défis en matière de logement.
Le laboratoire permet de joindre un vaste public. La Société John Howard collaborera avec ses partenaires pour veiller à ce que les résultats soient diffusés par divers canaux. Ses bureaux provinciaux et le réseau de partenaires du laboratoire y participeront, entre autres. Une présentation sur le laboratoire sera faite lors de conférences, comme le symposium mondial de la Société John Howard en 2021.
Programme : Laboratoires de solutions
Titre du laboratoire : De la prison à l’itinérance : Mettre fin à une trajectoire périlleuse
Organisation responsable : La Société John Howard du Canada
Emplacement : Kingston (Ontario), Ottawa (Ontario) et Edmonton (Alberta)
Partenaires et collaborateurs :
- Emploi et Développement social Canada (EDSC)
- La Société John Howard de l’Alberta
- La Société John Howard de Toronto
- Les Associations nationales intéressées à la justice criminelle (ANIJC)
Consultant en laboratoires : Lansdowne Technologies Inc.
Pour en savoir plus :
Écrivez à l’adresse Innovation-Recherche@schl.ca ou visitez notre site Web pour en apprendre davantage sur les initiatives de la Stratégie
nationale sur le logement.