Une vie en couleurs dans un ensemble résidentiel de Montréal
6 décembre 2024
EN BREF
- Pendant des années, Joëlle est passée d’un logement temporaire à un autre. Elle a été prise en charge plusieurs fois pour des troubles de santé mentale.
- Grâce à son nouveau chez-soi à la Maison des Papillons, Joëlle a enfin trouvé ce qui la rend heureuse.
- L’établissement de 23 logements à Montréal favorise l’autonomie des personnes vivant avec des troubles de santé mentale et leur offre du soutien.
- Dans son appartement, Joëlle a de l’espace pour guérir, s’épanouir et redécouvrir sa passion pour l’art.
« Avoir un appartement permanent signifie que je ne gère plus ma détresse, je gère ma vie », affirme Joëlle.
Au fil des ans, Joëlle a dû relever sa part de défis. Enfant d’un père alcoolique, elle a 8 ans lorsque sa mère est hospitalisée pour des troubles de santé mentale. À 18 ans, Joëlle déménage à Montréal dans l’espoir de repartir à neuf. Elle se retrouve plutôt à passer d’un logement temporaire à un autre. Elle est également prise en charge plusieurs fois pour ses propres troubles de santé mentale.
Je suis arrivée avec seulement une valise contenant quelques biens.
Sa découverte de la Maison des Papillons lui a enfin permis de trouver ce qui la rend heureuse.
« Mon attitude positive et mon sourire sont revenus, affirme Joëlle. Je peux enfin vivre sans que ma situation de logement me stresse constamment. »
Elle établit de nouveaux liens et se sent en confiance dans son environnement.
« Les gens ici ne portent pas de jugement et, surtout, je me sens en sécurité. »
Briser le cycle de la pauvreté
La Maison des Papillons a été créée par Le Mûrier, un organisme de bienfaisance qui aide les personnes vivant avec des troubles de santé mentale persistants. L’organisme travaille à lutter contre la pauvreté dans laquelle vit sa clientèle, à briser son isolement et à soutenir son rétablissement.
Nous espérons que ce milieu de vie sûr et abordable ouvre la voie à la guérison et à l’établissement de liens. Nous souhaitons aussi qu’il donne aux résidents la confiance dont ils ont besoin pour vivre de façon autonome et explorer leur potentiel.
Le nouvel établissement offre 23 logements abordables permanents aux personnes dans le besoin. Il s’inscrit en complément de l’établissement de logements de transition de la Maison pour les jeunes de 18 à 35 ans.
« Notre force réside dans la communauté, affirme Alex Chayer, directeur général, Le Mûrier. Nous espérons que ce milieu de vie sûr et abordable ouvre la voie à la guérison et à l’établissement de liens. Nous souhaitons aussi qu’il donne aux résidents la confiance dont ils ont besoin pour vivre de façon autonome et explorer leur potentiel. »
Pour Joëlle, il s’agit de renouer avec l’art.
Un « état d’esprit euphorique »
« L’art m’a aidé à gérer les défis de la vie », explique-t-elle.
Joëlle peint à l’acrylique et à l’aquarelle, et elle adore le collage et l’origami. La stabilité de son nouveau logement lui a donné le temps de se consacrer à nouveau à sa passion en toute tranquillité.
Joëlle a emménagé dans son appartement il y a un peu plus de 6 mois, et ses œuvres d’art tapissent déjà les murs. Selon elle, ses nouvelles œuvres reflètent l’état d’esprit euphorique dans lequel elle se trouvait à son arrivée.
Ouvrir la porte au rétablissement des liens
Joëlle a perdu contact avec sa famille. Mais le sentiment de sécurité qu’elle ressent dans son nouveau logement lui a ouvert la porte au rétablissement des liens.
Sa famille a été rassurée de la voir dans un bel endroit, où elle reçoit le soutien dont elle a besoin. Joëlle est fière de dire que son frère lui a donné un nouveau téléviseur et qu’il l’a même installé. Ce geste simple revêt une grande importance.
Une communauté de soutien
François Lecompte, coordonnateur de la Maison des Papillons, a rencontré Joëlle en entrevue pour son appartement. Il est enchanté de ses progrès.
« Joëlle s’est parfaitement intégrée et a beaucoup apporté à la communauté. »
Selon François, l’emplacement de son nouveau chez-soi, à côté des logements de transition, a aidé Joëlle à se sentir près de la communauté de la Maison.
« Voir ces logements par sa fenêtre lui procure un grand sentiment de sécurité, qui lui permet de relever ses défis quotidiens. Les effets ont été positifs. »
Joëlle fait énormément confiance à François. Elle a hâte à ses visites et est reconnaissante du soutien offert par son équipe.
« Je suis arrivée avec seulement une valise contenant quelques biens, explique-t-elle. J’ai reçu un ensemble de départ pour ma cuisine et de l’aide pour m’installer. »
Ses frais de logement étant limités à 25 % de son revenu, elle dispose donc d’un petit budget pour l’épicerie et ses autres dépenses.
« Je peux subvenir à mes propres besoins. »
Un nouveau chapitre prometteur
Pour la première fois de sa vie, Joëlle a son propre téléphone. Elle fait partie d’un groupe d’art-thérapie en santé mentale. Elle offre également son aide au personnel et à ses voisins, au besoin.
Mon attitude positive et mon sourire sont revenus. Je peux enfin vivre sans que ma situation de logement me stresse constamment.
Joëlle estime que le symbolisme du papillon représente parfaitement l’étape de vie où elle se trouve.
Après avoir rencontré plusieurs embûches, elle peut enfin mettre de la couleur dans sa vie. Elle est pleine d’espoir, inspirée et extrêmement reconnaissante.
« Je suis très fière d’être ici. »
FAITS SAILLANTS
- La Maison des Papillons est un établissement de 23 logements permanents pour les personnes vivant avec des troubles de santé mentale à Montréal.
- L’ensemble résidentiel a été financé par les gouvernements du Canada et du Québec, la Ville de Montréal et l’organisme de bienfaisance Le Mûrier.
- Le gouvernement fédéral a soutenu l’ensemble résidentiel dans le cadre de l’Entente Canada-Québec concernant l’Initiative pour la création rapide de logements.
VOIR AUSSI