Penser différemment pour l’abordabilité du logement pour tous

Steffan JonesVice-président, Innovation

Le mot innovation est devenu l’un de ces mots à la mode et agaçants. Cette déclaration peut sembler étrange venant de moi, qui suis vice-président, Innovation, à la SCHL. Le mot signifie tout et rien, selon la personne à qui vous parlez. J’essaie donc de l’utiliser avec parcimonie, pour décrire les occasions les plus uniques et les plus progressives de penser différemment.

Pour moi, l’innovation n’est ni une technologie ni un outil. Le mot ne définit pas un problème, ni même une solution. Pour moi, c’est un état d’esprit à part entière. C’est une façon de penser et d’envisager l’environnement. C’est une volonté d’essayer des choses et d’apprendre qui, en fin de compte, grâce à l’expérimentation, produit un certain effet positif. En somme, l’innovation consiste à maintenir une approche progressive et à faire bouger les choses, plutôt que d’attendre qu’elles se produisent.

À la SCHL, nous nous sommes fixé un objectif extrêmement ambitieux :

« D’ici 2030, tout le monde au Canada pourra se payer un logement qui répond à ses besoins. »

Nous savons que nous faisons face à d’importants obstacles pour l’atteindre. Mais à mon avis, si tel n’est pas l’objectif de l’organisme national responsable de l’habitation, alors à quoi bon? Nous aurons échoué avant même d’avoir commencé.

Certes, nous pouvons faire des progrès en dirigeant la Stratégie nationale sur le logement. Ce plan de plus de 70 milliards de dollars, en pleine croissance, représente un investissement considérable. Cependant, la volonté d’offrir un logement adéquat et abordable à tous les Canadiens est une tâche colossale. Le gouvernement fédéral ne peut pas se permettre d’agir seul.

En fait, je crois fermement que la réponse à notre aspiration se trouve carrément à l’extérieur des « murs » de la SCHL. Notre rôle est de mobiliser les secteurs du logement sans but lucratif et coopératif pour centrer nos énergies sur l’avenir du logement, de concert avec tous les ordres de gouvernement, les philanthropes, les prêteurs, les promoteurs et les entrepreneurs sociaux.

Au cours de mes deux premières années à ce poste, j’ai passé des centaines d’heures à nager dans les eaux de l’innovation en matière de logement. La capacité inexploitée et le désir de contribuer à notre aspiration sont ahurissants. Ce n’est certainement pas une question d’avoir suffisamment d’occasions à saisir. Il s’agit plutôt de déterminer quelles occasions présentent le plus grand potentiel.

Notre récent investissement de 2,5 millions de dollars dans l’application Helpseeker en est un excellent exemple. En utilisant le financement et l’influence de la marque de la SCHL, nous sommes en mesure d’aider cette entreprise privée à vocation sociale à accélérer la mise à l’échelle nationale de ses services.

Notre urgence d’agir et de penser différemment se répercute d’ailleurs chez nos partenaires. En réponse au manque de logements abordables partout au pays, la Banque Scotia a annoncé son intention de fournir 10 milliards de dollars au cours des dix prochaines années pour soutenir l’aspiration de la SCHL au moyen de solutions novatrices en matière de prêts, d’investissement et de souscription. Nous pouvons d’ailleurs nous attendre à voir d’autres joueurs lui emboîter le pas.

Voici un dernier exemple : à la fin de 2020, nous avons lancé le Défi d’offre de logement. Ce programme de 300 millions de dollars sur cinq ans sera l’occasion de lancer une série de défis conçus pour encourager le marché à trouver de nouvelles façons de réduire ou d’éliminer les obstacles à l’offre de logements. Le premier cycle visait à combler les lacunes dans les données sur le logement. Le deuxième cycle, « Démarrage », qui vise à réduire les obstacles lors des premières étapes de l’aménagement de logements, sera lancé en juin.

Les initiatives en matière de logement que je viens de mentionner sont toutes des premières pour la SCHL. Chacune d’entre elles a été rendue possible, non pas parce qu’il s’agissait d’idées nouvelles et « innovantes », mais parce que nous étions prêts à penser différemment, à essayer des choses qui sortent de l’ordinaire et surtout, à aller de l’avant. Voilà ce que l’innovation signifie pour moi, et ce que notre objectif pour 2030 exige.

Steffan Jones est vice-président, Innovation, à la SCHL

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