La pandémie de COVID-19 fait planer une incertitude sans précédent sur les perspectives de l’économie et du marché de l’habitation.
Ce numéro spécial des Perspectives du marché de l’habitation présente un compte rendu des premières incidences économiques de la pandémie. Il contient les renseignements dont vous avez besoin en cette période de grande incertitude. Les prévisions portent sur un large éventail de scénarios plausibles pour les indicateurs du logement, notamment :
- les mises en chantier d’habitations;
- les ventes de logements;
- le prix des habitations.
Le marché de l’habitation connaîtra une récession historique en 2020
Des risques considérables pèsent sur les perspectives économiques à l’échelle nationale et provinciale étant donné :
- l’évolution rapide de la COVID-19 et la durée de la pandémie;
- la vitesse de réaction de l’économie mondiale et des marchés financiers;
- les disparités régionales importantes dans les répercussions économiques sur les marchés de l’habitation.
En 2020, le Canada connaîtra une récession historique qui s’accompagnera d’une baisse importante de tous les indicateurs du logement. La chute du revenu des ménages et de l’emploi et l’arrêt de la migration contribuent au recul sans précédent de la construction et des ventes. Le repli du marché de l’habitation est accentué dans les provinces productrices de pétrole, car le secteur de l’énergie connaît également des creux historiques.
Après avoir diminué en 2020, les mises en chantier, les ventes et les prix devraient commencer à se redresser d’ici le milieu de 2021, à mesure que la pandémie se résorbera. D’ici la fin de 2022, les ventes et les prix demeureront probablement inférieurs à leurs niveaux d’avant la pandémie de COVID-19. Le moment précis et la durée de la reprise sont très incertains, car nous ne savons pas encore comment la pandémie évoluera.
Les mises en chantier d’habitations diminueront
La construction résidentielle a ralenti dans de nombreuses provinces, en particulier au Québec et en Ontario. Il en résultera une baisse des mises en chantier d’habitations à l’échelle nationale en 2020.
D’ici le deuxième semestre de 2020, les mises en chantier d’habitations vont probablement diminuer de 51 à 75 % par rapport à leurs niveaux d’avant la pandémie. Par la suite, elles commenceront à se redresser au premier semestre de 2021 sous l’effet de l’amélioration des conditions économiques.
Leur nombre ne devrait pas remonter à son niveau d’avant la pandémie d’ici la fin de l’horizon prévisionnel.
Les ventes de logements existants vont chuter
La diminution importante de l’emploi et du revenu disponible des ménages entraînera une forte baisse de la demande de logements existants en 2020. Cette dernière fera chuter les inscriptions, ce qui exercera de fortes pressions à la baisse sur les ventes de logements existants.
Les ventes devraient diminuer de 19 à 29 % par rapport à leurs niveaux d’avant la COVID-19, puis elles commenceront à se redresser lentement et graduellement en 2021. Nos prévisions indiquent que les ventes ne regagneront probablement pas leurs niveaux d’avant la pandémie d’ici la fin de l’horizon prévisionnel.
Les prix des logements diminueront avant de se redresser en 2021
Selon nos prévisions, le prix MLS® moyen baissera de 9 à 18 % par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie de COVID-19. Les prix commenceront à se redresser au premier semestre de 2021.
Perspectives à la baisse du marché de l’habitation dans les provinces
Les indicateurs du logement sont plus susceptibles de diminuer en Alberta et en Saskatchewan que dans les autres provinces. Les effets négatifs de la baisse des prix du pétrole ont exercé des pressions supplémentaires sur le marché de l’habitation de ces provinces.
Au Manitoba, où les prix du pétrole ont moins d’effets, la diminution des indicateurs du logement sera probablement moindre que dans les autres provinces des Prairies.
Les perspectives sont généralement semblables pour l’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique. Cependant, les mises en chantier d’habitations en 2020 et 2021 pourraient moins diminuer en Colombie-Britannique que dans les deux autres provinces. À l’inverse, l’Ontario devrait connaître de plus grandes baisses des ventes et des prix des logements en 2020.
La baisse des indicateurs du logement sera moins prononcée dans les provinces de l’Atlantique, où le recul économique sera plus modeste que dans les autres régions. En raison du contexte de prévision hautement incertain, nous continuerons à surveiller de près le marché de l’habitation des villes. Nous fournirons des analyses et des directives supplémentaires quand nous disposerons de suffisamment de données.
Ce numéro appartient à la série des rapports Perspectives du marché de l’habitation.