Combler les lacunes dans la mesure de l’abordabilité
Il existe déjà un indicateur pour mesurer l’abordabilité du logement : le rapport des frais de logement au revenu (RFLR), de 30 %.
Selon cet indicateur, les ménages qui consacrent plus de 30 % de leur revenu au logement sont susceptibles d’éprouver des difficultés liées à l’abordabilité du logement. Cet indicateur est facile à comprendre. Il n’indique pas toutefois si un ménage arrive à payer les dépenses de base non liées au logement (nourriture et transport) après avoir payé son logement.
Le concept de difficultés de logement aide à combler cette lacune.
À l’aide de données de Statistique Canada, cet indicateur détermine si un ménage dispose d’un revenu suffisant pour payer ses dépenses essentielles non liées au logement en plus de ses dépenses de logement. Il tient compte du revenu net du ménage après impôt et transferts, y compris toutes les dépenses liées au logement (loyers, services publics, paiements hypothécaires, etc.). Il tient compte aussi de la taille de la famille et du lieu de résidence.
Comment mesurer la difficulté à se trouver un logement?
Le concept de difficultés de logement utilise la mesure du panier de consommation. Statistique Canada et Emploi et Développement social Canada ont élaboré un indicateur des difficultés de logement, fondé sur un seuil de faible revenu, pour :
- établir approximativement le coût d’un panier de biens et de services de base;
- établir les dépenses liées à un niveau de vie minimal.
Selon cet indicateur, un ménage qui ne peut se payer un panier de biens et services de base non liés au logement après avoir payé son logement fait partie des ménages ayant de la difficulté à se trouver un logement.
Le concept de difficultés de logement a été adapté récemment dans la publication Recherche en action de la SCHL.
Les trois principales raisons d’instaurer un nouvel indicateur de l’abordabilité
- La taille variable des familles influe grandement sur le revenu disponible par personne après le paiement des frais de logement. Ce facteur n’est pas pris en compte par les autres indicateurs.
- Des ménages consacrent moins de 30 % de leur revenu au logement. Certains d’entre eux ne sont pas, techniquement, dans une situation de logement inabordable mais sont néanmoins incapables de se payer les produits de base.
- Les disparités régionales en matière de coût de la vie ont une incidence sur l’abordabilité.
Exemples qui montrent comment la difficulté à se trouver un logement aggrave le problème d’inabordabilité
- Les ménages des provinces de l’Est risquent plus que les autres Canadiens d’avoir de la difficulté à se trouver un logement. Si nous regardions seulement l’indicateur RFLR, nous constaterions que le pourcentage moyen de ménages des provinces de l’Est en situation d’inabordabilité est égal à la moyenne nationale.
- La ville de London (Ontario) reçoit moins d’attention lors des discussions sur l’abordabilité du logement, mais le pourcentage de ménages ayant des difficultés de logement y est plus élevé que la moyenne.
Le fait de savoir si les Canadiens sont en mesure de subvenir à leurs besoins de base au-delà de leur logement et de consacrer plus de 30 % de leur revenu au logement améliore notre compréhension des enjeux complexes liés à l’abordabilité du logement au Canada.