Le coût de l’assurance habitation est en hausse. Cette augmentation est attribuable à divers facteurs, comme les feux de forêt, l’augmentation des évènements météorologiques et les répercussions des changements climatiques. Ces répercussions ont été ressenties fortement partout au Canada, particulièrement dans les communautés autochtones.
L’Autorité financière des Premières Nations et BFL Canada élaborent un modèle d’assurance mutuelle pour les Autochtones qui intègre une économie circulaire pour la réconciliation économique. Dans ce modèle, les titulaires de polices d’assurance détiennent la totalité de la société et les profits sont distribués sous forme de dividendes ou utilisés pour réduire les primes. Ils participent également à la planification et à l’évaluation des risques.
L’assurance traditionnelle ne tient pas compte des besoins des communautés autochtones
Les communautés autochtones doivent faire face à des défis uniques souvent négligés lors des évaluations des risques pour l’assurance traditionnelle. Cette évaluation utilise habituellement une approche universelle qui ne tient pas compte des besoins et des circonstances particuliers des réserves autochtones de l’ensemble du Canada.
Voici un exemple :
Bien que les assureurs puissent évaluer les risques liés à la plaine inondable, à l’historique des feux de forêt ou aux mesures de résilience des logements en place dans une région, il n’est pas possible de déplacer les logements dans les réserves qui se trouvent dans une zone inondable ou une zone propice aux feux de forêt. Ainsi, certaines communautés sont obligées d’accepter des primes d’assurance habitation plus élevées que la normale, tandis que d’autres demeurent sans assurance.
D’importants obstacles à la gouvernance et à l’aménagement de logements sont ainsi créés dans les réserves et dans les territoires visés par des traités modernes.
Ce numéro de Recherche en action souligne ces obstacles, particulièrement en ce qui concerne l’assurance incendie et l’assurance habitation. Les conclusions visent à soutenir l’aménagement et l’offre de logements dans les réserves, dans les territoires visés par un traité moderne et dans l’ensemble des terres des Métis en région rurale.
Voici certaines conclusions importantes de la recherche :
- Incidence des lois : La Loi sur les Indiens et la Loi sur la gestion des terres des Premières Nations influent sur la disponibilité de l’assurance. Ces lois désignent les réserves comme des « parcelles de terrains dont Sa Majusté est propriétaire » et transfèrent la gestion des terres aux gouvernements des Premières Nations. Cette situation a une incidence sur la responsabilité et les coûts d’assurance pour les personnes vivant dans les réserves.
- Obstacles à l’abordabilité de l’assurance : Les nations autochtones font face à des problèmes d’abordabilité en matière d’assurance habitation. Les régions rurales, les logements désuets, l’augmentation des primes en cas de catastrophes climatiques et les exigences strictes en matière de capital en sont principalement les causes. Les communautés de l’Arctique sont aux prises avec des problèmes au niveau de la chaîne d’approvisionnement, des cotes de risque élevées et des options d’assurance limitées.
- Vision du monde autochtone et assurance : Les auteurs ont indiqué que le concept cri décrivant une « bonne façon de vivre » pouvait servir à orienter des solutions et des partenariats adaptés à la culture en matière de risque.
- Solutions pour les Autochtones et par les Autochtones : L’intégration de courtiers d’assurance et de ressources autochtones dans le processus d’aménagement peut contribuer à une meilleure planification des risques dans les communautés. Une formation complète en sécurité incendie, l’examen des exigences de cautionnement pour les entreprises de construction et l’amélioration de l’accès à l’assurance habitation pendant la transition vers l’accession à la propriété individuelle sont des étapes essentielles. Ces mesures soulignent la nécessité de poursuivre la recherche et de fournir un soutien ciblé dans ces domaines.
L’objectif est de déterminer des modèles pratiques élaborés par des fournisseurs de services autochtones. Ces modèles peuvent être adoptés par les fournisseurs d’assurance traditionnels et les gouvernements. Ils pourraient faire progresser la réconciliation économique et améliorer la qualité et la longévité des logements pour les communautés autochtones. La poursuite de l’étude et une aide spécialisée sont essentielles pour assurer la mise en œuvre efficace et le succès durable de ces modèles.
Téléchargez ce numéro de Recherche en action pour en apprendre davantage sur les défis et les solutions uniques quant à l’assurance et à la gestion des risques pour les Autochtones :
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