En 2016, 16,6 % des ménages canadiens faisaient partie des minorités visibles. De ce nombre, 20,1 % éprouvaient des besoins impérieux en matière de logement. Ce pourcentage est nettement supérieur aux 11,2 % observés chez les ménages ne faisant pas partie des minorités visibles.
Compte tenu de la nature de l’immigration, les ménages de minorités visibles ont également tendance à être des ménages d’immigrants. En 2011, par exemple, 83,4 % des ménages de minorités visibles étaient également des ménages d’immigrants.
Nous avons récemment publié un rapport qui met à jour des recherches réalisées antérieurement sur les conditions de logement des minorités visibles.
Les besoins impérieux en matière de logement sont demeurés inchangés pour les minorités visibles entre 2011 et 2016
Voici certaines constatations de nos récentes recherches :
- Dans l’ensemble, les besoins impérieux en matière de logement ont légèrement augmenté entre 2011 et 2016. Cependant, ils sont restés plutôt stables chez les ménages de minorités visibles, en baisse de 0,1 point de pourcentage.
- Les ménages de minorités visibles étaient concentrés dans les grands centres urbains du Canada. En 2016, 95,5 % d’entre eux vivaient dans une région métropolitaine de recensement (RMR). À titre comparatif, seulement 65 % des ménages ne faisant pas partie des minorités vivaient dans une RMR.
- Après examen, nous constatons que la majorité des ménages de minorités visibles vivaient à Toronto (38,9 %), Vancouver (15,5 %) ou Montréal (13,1 %).
- Sept des 10 RMR où les ménages de minorités visibles affichaient les taux les plus élevés de besoins impérieux étaient situées en Ontario. Ces 10 RMR présentaient également une importante disparité entre les ménages de minorités visibles et les autres ménages concernant les besoins impérieux.
- Ottawa affichait la plus grande disparité, suivie de Halifax, Saint John et Barrie. Brantford, en Ontario, était le seul endroit où le taux de besoins impérieux des ménages de minorités visibles était inférieur à celui des autres ménages.
- Dans l’ensemble, le revenu moyen des ménages de minorités visibles était inférieur de 4 798 $ à la moyenne canadienne. Toutefois, les ménages de minorités visibles qui n’avaient pas de besoins impérieux avaient tendance à toucher des revenus semblables à ceux des autres ménages.
Un logement pour tous au Canada d’ici 2030
D’ici 2030, nous voulons que tout le monde au Canada puisse se payer un logement qui répond à ses besoins. Pour atteindre cet objectif ambitieux, nous devons déterminer quels sont les ménages les plus vulnérables au pays. Nous devons aussi connaître les besoins de ces ménages et élaborer les politiques qui permettront de fournir de l’aide.
Comme l’explique Michael Edwards, spécialiste principal, Recherche sur le logement, à la SCHL :
« Il est important de tenir compte des circonstances uniques des différentes collectivités dans le processus d’établissement des politiques. Les ménages de minorités visibles sont plus nombreux à occuper un logement surpeuplé. Ils sont aussi plus susceptibles de vivre dans un grand centre urbain. »