L’expérience vécue et l’analyse documentaire fournissent des données
Voici les principales questions de recherche posées dans le cadre de ce projet :
- Quelle est l’expérience vécue des expulsions par les personnes âgées au Canada?
- Comment les locataires âgés réagissent-ils lorsqu’ils reçoivent des avis d’expulsion?
- Quelles sont les répercussions de l’expulsion sur les locataires âgés?
- Quelles autres mesures peuvent être mises en place pour soutenir les locataires âgés qui sont exposés à un risque d’expulsion ou qui en sont victimes?
Pour répondre à ces questions, nous avons mandaté une équipe de recherche de l’Institute of Urban Studies (IUS) de l’Université de Winnipeg. Nous leur avons demandé :
- d’entreprendre une analyse documentaire
- d’élaborer un cadre qui aborde l’expulsion d’un logement selon une perspective fondée sur le parcours de vie
- de mener des entrevues avec des professionnels du secteur du logement et des personnes âgées qui ont une expérience vécue de l’expulsion
Des facteurs liés à la santé, à l’abordabilité et au marché peuvent entraîner des expulsions
Les locataires plus âgés sont menacés d’expulsion pour les mêmes raisons que les jeunes locataires. En voici des exemples :
- Problèmes d’abordabilité : Il s’agit du principal facteur d’expulsion des locataires âgés. D’autres évènements de la vie, comme le décès d’un partenaire et la réduction du revenu du ménage, peuvent être des facteurs connexes.
- Facteurs liés à la santé : Les personnes interrogées ont mentionné le déclin physique et la détérioration de l’état de santé comme une autre série de facteurs d’expulsion des adultes d’âge mûr. Ces changements peuvent se manifester par des difficultés physiques à entretenir un logement en fonction de certains critères. Les problèmes cognitifs ont également été cités comme des facteurs potentiels.
- Facteurs liés au marché et au propriétaire-bailleur : Il s’agit notamment des expulsions liées à des projets d’aménagement, comme les expulsions pour usage personnel, les expulsions pour cause de rénovation et de démolition, auxquelles les locataires de longue date des immeubles plus anciens peuvent être vulnérables. De plus, certaines personnes interrogées ont mentionné les tentatives d’expulsion informelles (comme l’interruption des services publics, l’intimidation, etc.) dans le cadre de leur expérience en tant que locataires âgés.
Les recommandations mentionnent que des mesures de prévention axées sur les personnes âgées, ainsi que d’autres mesures de soutien aux locataires, sont nécessaires.
Les mesures de soutien, les services et les options de logement destinés spécifiquement aux personnes âgées sont limités pour les personnes en situation d’expulsion.
Voici des exemples précis de mesures de prévention des expulsions axées sur les personnes âgées :
- aide financière aux locataires âgés
- services de nettoyage des appartements
- soutien et financement pour les problèmes de santé qui peuvent contribuer à une expulsion
- personnel offrant des services de soutien sur place aux locataires pour assurer du soutien continu axé sur les personnes âgées
- formation et sensibilisation des propriétaires-bailleurs
- formation juridique des locataires plus âgés
Le besoin de services de soutien propres aux personnes âgées pendant une expulsion a également été souligné. Voici quelques exemples :
- aide à la recherche d’un logement
- soutien au changement de domicile (financier et non financier)
- aide pour l’entreposage de biens personnels et la réinstallation
- soutien à l’égard des répercussions psychologiques de l’expulsion et du traumatisme d’être forcé de déménager
Il faut accroître le nombre de logements abordables, convenables et accessibles pour les personnes âgées. À cela s’ajoute le besoin d’accroître le nombre de maisons d’hébergement et de transition destinées aux personnes âgées.
Pour en savoir plus, téléchargez le rapport complet (PDF) (anglais seulement).
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